James Blake
La chanteuse est vêtue d'une robe noire et blanche avec un long nœud autour du cou, les garçons portent les tee-shirts blancs et noirs de La Femme. Rapidement, c'est le tube "la Planche" qui fait onduler la petite audience lilloise. Leur musique semble tout droit sortir des années 80, tant les textes en français évoquent Taxi Girl. La voix de la chanteuse est haut perchée, parfois un brin stridente, portée par les synthés mais aussi par les guitares électriques flirtant avec la surf music. On a parfois l'impression d'écouter des génériques télé des années 70. On se crispe également lorsque les garçons s'emparent du micro, pensant assister à un vieux sketch des Inconnus qui se moquent du groupe Indochine. Mais La Femme débordent d'énergie et sont déjà très à l'aise sur scène pour leur jeune âge. Un album est en préparation, après le succès de leur premier EP (Le Podium # 1) contreversé (un sexe de femme en gros plan). Mais le show ne mise pas sur la provocation, mais sur le professionnalisme et la concentration, parfois même exacerbés, on a envie de leur dire de s'amuser un peu ! Ils esquissent enfin un petit sourire à la fin, et nous assène un "Merci Lille à la prochaine".La mise en place du prochain plateau est animée par les minis films du sponsor Blake XS. Des questions telles que "Quelle est la chose la plus rock and roll que vous ayez faite ?", ou encore "Quelle est la bonne résolution à laquelle vous pensez avant de partir en tournée et que vous ne respectez jamais ? " sont posées aux groupes tels que Kaiser Chiefs ou encore Two Door Cinéma Club.
Plus tard, le groupe Cults s'installe sur une musique de David Lynch. Derrière eux, des extraits de films en noir et blanc distillent une ambiance tantôt western,tantôt hitchcokienne. Ce duo newyorkais, formé en 2010, peut se vanter d'avoir déjà trois tubes en poche : "Go outside", "Abducted" et le slow "You know what I mean" extraits de leur premier album éponyme. Mélangeant subtilement paroles romantiques et musique pop sixties, Cults nous a fait rêver de la Californie tout l'été. Leur travail évoque quelques titres des Long Blondes ("Century"), ou des Dum Dum Girls ("Baby don't go", "Coming down"). La chanteuse Madeline Follin porte une petite robe verte à manches courtes et des ballerines noires. A plat, elle n'hésite à pivoter sur elle-même tout le spectacle.
Dansant tout d'abord de manière suggestive et jouant avec les plis de sa robe, ses minauderies finissent par lasser dans les moments les plus groovys du spectacle. Accompagnée du chevelu Brian Oblivion à la guitare, Madeline en charme plus d'un, mais on reste sur notre faim une fois le show terminé. La prestation des californiens exilés à New-York s'avère un peu courte, communiquant que très peu avec le public, sauf pour un petit "Merci" et "How does it go up there ?". Finalement, Cults est l'un des ces groupes que l'on ne devrait jamais voir en live et apprécier tranquillement le casque sur les oreilles pour ne pas être déçu.
Malheureusement, même si l'Aéronef n'est pas plein ce soir là, on regrette la présence de certains spectateurs trop bruyants gâchant les premières minutes du concert. "Bonjour, je m'appelle Laura and that's all for my french" nous dira l'anglaise après son premier titre. Elle changera plusieurs fois de guitare et nous quitte après seulement sept ballades. Après avoir gagné un Brit Award pour la meilleure interprète de l'année, parions sur le bel avenir de Laura Marling.
Cette soirée de Festival nous a permis de faire 2 découvertes et d'apprécier 2 pointures déjà reconnues. Le nombre de morceaux joués par chacun des artistes est limité lors d'un festival, avantage pour certains, inconvénient pour d'autres. On regrette simplement que la programmation fasse encore et toujours la part belle à la ville de Paris (Anna Calvi, Wu Lyf, Agnès Obel ...), même si cette année Marseille, Lyon et Caen accueillent aussi des artistes.






