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Critique d'album

Future Islands


People Who Aren’t There Anymore


(26/01/2024 - 4AD - new wave - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- King of Sweden / 2- The Tower / 3- Deep in the Night / 4- Say Goodbye / 5- Give Me the Ghost Back / 6- Corner of My Eye / 7- The Thief / 8- Iris / 9- The Fight / 10- Peach / 11- The Sickness / 12- The Garden Wheel
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"L'archipel des gros lives"
Diego, le 05/02/2024
( mots)

 


L’histoire du quatuor de synth pop de Baltimore Future Islands ressemble, à bien des égards, à celle d’une success story dont Hollywood raffole. Le groupe se structure autour d’un noyau dur dont l’origine remonte à la fac des arts. Le cœur du collectif, composé de Gerrit Welmers (clavier), William Cashion (basse et guitare), Samuel T. Herring (chant), voit défiler un certain nombre de batteurs, en commençant par Erick Murillo, puis s'arrête sur le musicien les accompagnant en tournée, Michael Lowry, pour donner la forme actuelle du groupe.


Future Islands sort trois albums et participe à des tournées dantesques entre 2008 et 2013 dans l’ignorance la plus totale ou presque. 


Personne alors ne pense le groupe destiné à faire parler de soi outre mesure.


Jusqu'à la décisive année 2014. L’album Singles comporte une particularité qui va brusquement faire changer le groupe de stature. Cette particularité, c’est le titre "Seasons (Waiting on you)". La chanson est un template parfait pour quiconque souhaiterait mélanger basse enivrante, synthés hypnotisants et chants bercés de l'énergie du désespoir et de la mélancolie. Premier coup de maître donc. Mais le talent et le destin des musiciens ne s'arrêtent pas là.


C’est la performance du titre, en direct chez David Letterman, qui va littéralement mettre le feu aux poudres. Tandis que le stoïque Cashion fait vrombir son riff de basse, Sam Herring est totalement déchaîné et s’emporte dans une prestation ahurissante. Sorte de Francois-Xavier Demaison sous acide croisé avec un prof de sport ayant abusé de la sangria à la fête de fin d'année, le frontman ne laisse pas passer sa chance de briller pour les débuts à la télévision, et éblouit l’Amérique. La vidéo retraçant les pas de danses improbables et la performance vocale unique reste dans les annales du Late Show de Letterman comme l’extrait le plus visionné sur Youtube, en partie grâce à la réaction extatique du célèbre hôte lui-même.


Les étages de la fusée étaient en réalité déjà tous prêts. Le lit de synthés, les riffs de basse, la poésie incendiaire de Sam Herring n'attendait que le module de propulsion. Le style à la fois aérien et puissant de Lowry derrière les fûts vient donc parachever la machine.


"Seasons (Waiting on you)" récoltera les honneurs de titre de l'année 2014 chez plusieurs médias spécialisés et Future Islands se retrouve désormais face au défi de la confirmation.


On ne peut nier à Future Islands une identité musicale distincte et extrêmement reconnaissable. Les synthés donc, font immédiatement appel à ce petit plaisir coupable collectif qu’est la new wave. Le style de chant, à la fois rugueux et vulnérable, est également un marqueur fort. Seulement voilà, à être trop reconnaissable, ne finit-on pas par être redondant, ou pire, caricatural ?


C’est la grande question que pose la sortie de ce nouvel opus, People Who Aren’t There Anymore.


Autant le dire tout de suite, pas de grande surprise à l'écoute du disque. C’est à la fois rassurant car il n’y en a pas de mauvaises, et décevant car cela signifie que le challenge n’est qu'à moitié relevé. Future Islands démontre qu’ils ont toujours de la ressource pour écrire de vraies bonnes chansons rock, le tout sans guitare s’il vous plaît. Mais les écueils présents sur les disques précédents, à savoir une certaine monotonie et quelques titres trop sibyllins, persistent.


Du côté du bon, voire du très bon, on retrouve "King of Sweden", "The Tower" ou encore "Peach" (ce-dernier a d'ailleurs été envoyé en éclaireur il y a déjà quelques mois). La recette de sad bangers, à savoir des rythmes et des mélodies enlevées voire dansants sur lesquels le storytelling vient illustrer les peines du frontman, est éprouvée et à nouveau appliquée avec brio. "The Tower" est déjà d'ailleurs un excellent vecteur pour de nouvelles prestations live mémorables.


Des morceaux comme "Deep in the night" ne sont pas fondamentalement mauvais mais pas spécialement bons non plus. Le plus gros défaut du disque est de proposer des titres de ce type qui n’offrent justement pas grand-chose et qui sont d’autant plus susceptibles d'être confondus les uns avec les autres ("Corner of my eye", "The Sickness" - et ce malgré l’apparition surprise d’une guitare!-, ). Pour un disque de trois quarts d’heure, le dosage est trop fort.


"The Fight", quant à lui, trace avec fidélité le sentiment de confusion régnant chez quiconque considère que son pire ennemi est lui- même. Entre resilience (“I will keep fighting I won't fade away I will face every day”) et sentiment que la victoire n’est qu’une illusion (“I couldn’t stand the rain, so I ran away, and all I found was snow”).


People Who Aren’t There Anymore se termine sur une bonne note, avec un efficace "The Garden Wheel", jouant la carte de l'équilibre juste (le constat s’applique par ailleurs à "Iris"). Cependant l'album ne parvient pas à maintenir le rythme effréné de sa première partie, dont le point d’orgue se trouve probablement avec l’excitant "Say Goodbye".


how quickly we become the things that we despise”/”comment devient-on aussi rapidement les choses que nous haïssons ?” s’interroge Sam Herring sur le réjouissant "Give Me The Ghost Back". Une leçon que le groupe devra appliquer à lui -même pour éviter de perdre cette fraîcheur qui le caractérise et le rend unique. Sous peine de rentrer dans le rang et de voir les îles du futur submergées par des eaux insipides. 


A écouter : "King Of Sweden", "The Tower", "Say Goodbye".


 

Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Rien de neuf sous le soleil des Future Islands, qui perfectionnent leur synthpop moderne aux lignes de basse intenses et au chanteur hyperactif. "King Of Sweden", "The Tower" et "Peach" sont des petits bijoux du genre, des merveilles de production doublées d'un songwriting rafraichissant et engageant. D'autres titres à l'écriture un peu plus convenue tirent malheureusement l'album vers le bas ("Deep In The Night", "The Sickness"), mais restent appréciables uniquement de par leur rendu sonore.
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