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Critique d'album

Omega


The Prophet


(00/03/1985 - - NWOBHM / Metal prog - Genre : Hard / Métal)
Produit par

Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Metal néo-progressif"
François, le 19/09/2025
( mots)

Toute scène musicale possède ses gatekeepers, ces gardiens du temple dont l’intransigeance n’a d’égale que leur intolérance vis-à-vis des simples amateurs et des néophytes. Il faudrait pourtant accepter la cohabitation pacifique, voire même la collaboration, entre les mélomanes obsessionnels et les simples curieux pour qui la musique n’est qu’un plaisir furtif et non un destin. Dans un monde idéal, les premiers pourraient ainsi faire office de découvreurs au bénéfice de seconds – chiche ?


Pour les plus rigoristes de la New Wave of British Heavy Metal, la vague serait retombé dès 1981 voire même, dès 1980. Toute la discographie du Heavy britannique constituée dans la suite de la décennie, malgré les similarités esthétiques avec les pionniers de la NWOBHM, ne saurait être incluse au sein de cette prestigieuse catégorie - inventée par des journalistes, faut-il le rappeler ? Cette position est absurde, non seulement d’un point de vue esthétique mais également d’un point de vue historique : de la même manière qu’Iron Maiden existait depuis le milieu des années 1970 et que leur premier répertoire avait été en partie composé à ce moment, de nombreux groupes publiés entre 1982 et 1986 étaient actifs dès le début de la décennie et avaient simplement connu des difficultés (manque d’argent ou de soutien d’un label) pour graver plus tôt leurs compositions sur les sillons.


Il serait donc aberrant de négliger la queue de comète de la NWOBHM, d’autant plus que plusieurs formations très intéressantes s’y’ déploient, à l’image d’Omega, auteur d’un unique album publié en 1985, The Prophet. Au début des années 1980, le groupe se produisait sous le nom d’Apocalypse dans la région de Londres, et avait pris le temps d’enregistrer une simple démo avant de changer de nom en 1983.


Omega est un cas d’étude assez intéressant puisqu’il permet de mettre en avant l’influence du rock progressif sur la scène Metal britannique naissante. Sans surprise, les musiciens du début des années 1980 étaient auparavant des auditeurs du rock des 70s, donc du rock progressif. Cette dimension sous-estimée est pourtant très sensible chez Iron Maiden, et ce dès les premiers albums, mais aussi chez Saracen par exemple. Avec la généralisation de l’usage des synthétiseurs, la branche progressive de la scène Heavy se rapproche esthétiquement de la nouvelle vague néo-progressive initiée par Marillion, plutôt que d’utiliser les claviers à des fins FM et marcher dans les pas de Def Leppard.


Justement, Omega illustre au mieux cette rencontre entre la NWOBHM et le rock néo-progressif, notamment lors de ses pièces les plus alambiquées. Ainsi, les arpèges, les synthés et le jeu de guitare aérien de "The Prophet" évoquent beaucoup la touche néo-progressive, tandis que les riffs parfois plus musclés ou le solo ont une tonalité bien plus Heavy. Le titre brille par ses lignes de guitare assez somptueuses qui accompagnent le chant, et qui sont encore une fois très bien écrites sur le magnifique "The Child", où les synthétiseurs à la Tangerine Dream sont pertinemment utilisés. "The Child" est véritablement la pièce maîtresse de l’opus, portée par une interprétation remarquable au chant et par des interventions de guitares qui lui apportent ce qu’il faut d’épique, notamment lors du lancement du pont où se dévoile toute la splendeur metallique du groupe.


Du reste, le combo s’inscrit bien dans le sillon metallique du temps, de façon parfois classique mais toujours bien faite, comme en témoignent "Yesterday's Children", le joyeux "Drive Me Crazy" ou la reprise étonnante des Beatles, "Day Tripper". L’obscur midtempo "The Dark" ouvre parfaitement l’opus : le chant varie les registres au point d’être parfois agressif (à la Lemmy) et il comporte des développements instrumentaux dans le style d’Iron Maiden, dont on relève à plusieurs reprises l’influence. Le groupe parvient à agrémenter de synthés ses titres Heavy sans tomber dans le kitsch, ce qui n’est pas si évident ("Shadows of the Past").


Si Omega demeure l’écume de la NWOBHM, son unique et très bon album n’en est pas moins un excellent point d’observation de la diversité des racines de la première scène Metal et de la gestation complexe du futur Metal progressif.


À écouter : "The Child",  "The Prophet", "The Dark"

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